Écrit le 6 janvier 2021:
Violence conjugale : should I stay or should I go
Une semaine. Cela fait maintenant une semaine que ça s'est passé. Que mon seul pilier dans la vie s'est effondré et que ma vie s'est écroulée. Je suis consciente de la gravité des faits, j'en ai encore mal et je suis réellement traumatisée par la seule personne qui avait mon entière confiance.
Il a fallu que tu fasses ça alors que je suis enceinte de presque six mois, je crois que tu ne pouvais pas choisir pire moment.
A maintes reprises, je t'ai dit que j'étais totalement contre certaines pratiques sexuelles, surtout quand tu as déjà "glissé" selon tes propres termes et que ça a fini par une opération chirurgicale en urgence pour moi. Mais apparemment, ça ne t'avait pas suffi pour comprendre que non, c'est non. Je t'ai sûrement mal habitué en te laissant me faire l'amour certains jours où je n'en avais pas envie et que malgré mes "non", tu finissais sur moi.
Quoi qu'il en soit, c'est allé beaucoup trop loin. Je dormais profondément et une vive douleur dans l'anus m'a réveillée. Je n'ai pas compris de suite ce qu'il s'était passé et je ne sais pas comment j'ai fait mais je me suis rendormie. Vers 4h, je me suis réveillée et je me suis demandé si j'avais fait un cauchemar. J'ai alors touché mon derrière qui était humide, t'avais voulu le "préparer" apparemment. Je t'ai réveillé en te demandant si t'avais réellement fait ça, tu m'as dit ne pas avoir fait exprès, que tu l'as fait en dormant et que tu ne t'en es pas rendu compte.
J'ai fini ma nuit sur le canapé en pleurant, le 31 je l'ai passé en pleurant aussi et en faisant ma première crise d'hyperventilation. J'ai retourné la situation dans tous les sens en me posant des questions sur notre avenir, que faire pour notre enfant à venir. Mais pourquoi as-tu fait ça alors qu'on nageait en plein bonheur.
J'ai alors essayé de passer outre, de me dire qu'on ne pouvait pas finir l'année ainsi et qu'on allait essayer de passer à autre chose. On a essayé de passer un bon réveillon mais ni ma tête, ni mon cœur n'y étaient. Je t'ai malgré tout fait un petit bisou symbolique à minuit car si je voulais qu'on aille de l'avant et bien commencer l'année, c'était à faire.
Tu as passé une nuit sur le canapé à ton tour. Commençant des crises d'angoisse à nouveau, on a discuté plusieurs fois mais je t'ai dit ne pas parvenir à oublier. Tu es conscient également de la gravité des choses, tu m'as dit être ok de quitter la maison, m'a fait une grande déclaration et tu fais tout pour essayer d'être pardonné. Quand je me suis décidée à être forte et t'ai demandé de partir, tu n'as finalement pas voulu le faire et on a encore fini en larmes.
J'ai finalement accepté qu'on dorme à nouveau ensemble mais habillés. Je n'étais pas sereine. A chaque fois que tu voulais te rapprocher, je frissonnais. Mais tu commencais aussi à me manquer alors on s'est rapprochés. A un moment, je t'ai senti contre les fesses, je me suis écartée d'un coup, de peur, ridicule et pourtant réflexe. J'ai toujours mal, j'ai fait plusieurs violentes crises d'angoisse et d'hyperventilation et c'est pour ça que j'ai été voir ma généraliste. Je lui ai raconté ce qu'il s'est passé et elle a dit le mot en 4 lettres: viol. Parce que, oui, tu le sais, tu m'as violée.
Encore dans cette optique de, on peut encore avoir la vie parfaite avec notre enfant, on a décidé de faire une thérapie de couple. Et aujourd'hui, nous avons notre premier rendez-vous alors que je me suis encore éveillée dans la peur en ayant la sensation de ne plus pouvoir respirer car ta main était sur ma gorge.
Le pire est que je t'aime encore et que j'ai encore envie d'être près de toi, toi qui est maintenant mon bourreau. C'est complexe car je sais que j'aurais dit à n'importe qui dans ma situation de partir sans se retourner mais la vie n'est jamais facile. J'espère pouvoir surmonter cette énième épreuve de la vie mais je suis encore une fois perdue, surtout que maintenant, j'ai perdu mon repère.
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