La naissance
Behind my screen

, par La naissance

Je l'ai redoutée et attendue impatiemment. Je sentais ce petit être bouger en moi mais je ne parvenais pas à l'imaginer hors de moi. J'avais peur de ne pas avoir cette fameuse sensation d'instinct maternel tant imagée en mode "c'est magique, tu verras". Bref, je voulais cette petite chose de tout mon cœur mais j'étais carrément effrayée de ne pas réussir à être une mère. 

Les dernières semaines, on m'avait tellement raconté de choses horribles sur l'accouchement que je ne voulais même plus accoucher, je voulais garder mon bout de chou en moi pour toujours. Sauf qu'à un moment donné, le ventre a ses limites et les forces vitales aussi et puis j'avais quand même envie de la rencontrer cette petite ! 

Plusieurs personnes m'avaient dit que pour un "premier" (je déteste ce terme qui suppose que d'office t'auras un deuxième), l'accouchement dure des heures, genre au moins deux jours d'atroces souffrances. C'est là qu'il paraît que j'ai eu un accouchement de rêve... J'ai eu plusieurs fois au cours des semaines précédant le jour du terme des grosses douleurs pendant des heures et je me demandais à chaque fois si c'était le grand jour mais ça finissait toujours par s'arrêter. J'ai même eu peur que finalement elle ne naisse pas à terme. 

Emma était prévue pour telle date et je souhaitais réellement qu'elle sorte ce jour-là parce que pour finir je n'en pouvais plus de cet état de grossesse et de cet avenir inconnu. Et c'est là qu'heureusement, j'avais suivi ce qui je pense a été le meilleur conseil de ma sœur sur cette vie : prendre des cours de préparation à l'accouchement. La veille, j'ai donc mis en application tous les conseils et exercices que j'avais appris. Des exercices à tout va sur le ballon, une grosse balade avec mon toutou... 

Je ne savais pas à quoi ressemblerait une vraie contraction, ma gynéco ainsi que la sage-femme m'avaient mimé des pressions sur le devant du ventre. Mais je n'ai jamais eu de douleurs au niveau du ventre. Le 21 avril à 2h du matin, je commence à avoir des douleurs lancinantes dans le bas du dos ainsi qu'une bonne envie d'aller à selles. Je me dis alors que j'ai trop forcé avec les exercices et que du coup j'ai dû me bloquer un nerf dans le bas du dos tant ça fait mal. Les problématiques de popo durant la grossesse étant fréquents, je ne me suis pas trop posé de questions à ce niveau. Sauf que ces douleurs dorsales devenaient tellement fortes que je me suis dit vers 4h du mat' que j'allais quand même appeler la maternité pour voir si ça n'avait pas un lien. La sage-femme que j'ai eu au téléphone m'a dit que je pouvais toujours passer faire un monitoring pour me rassurer. Je réveille alors mon compagnon pour qu'il me conduise à l'hôpital, une fois en voiture, plus aucune douleur. On me fait un monitoring, tout est normal, mon col n'a même pas bougé depuis ma dernière visite chez la gynéco et est toujours à "un doigt". Nous repartons donc à la maison à 5h du mat' avec mon compagnon et j'étais un peu gênée, je lui dis que si ça se trouve c'est juste de la constipation du coup ! Nous rentrons et là les douleurs recommencent, je prends donc un Dafalgan et un laxatif vu que ce sont les seuls médicaments que je pouvais prendre pendant la grossesse. Je n'avais pas pris un Dafalgan sur les 8 derniers mois mais là c'était juste intenable et je n'allais pas retourner à l'hôpital, on en venait et des douleurs dans le dos ne sont pas des contractions ?! 

  • 6h du mat' : j'étais en pleurs de douleur ;
  • 7h : j'envoie un message à ma sœur qui me dit d'appeler quand même ma SF alertée par le fait que j'avais aussi mal aux cuisses (chose que je remettais aussi sur ma marche de la veille) ;
  • 8h30 : j'appelle ma SF qui me dit que le travail a commencé et d'appliquer ce qu'elle m'a appris (voir résumé imagé) ;

  • 10h : je dis à mon chéri que ce n'est pas possible, va falloir aller à l'hôpital, lui était toujours en plein télétravail donc j'attends encore d'être sûre et commence à noter les intervalles de douleurs (toujours dans le bas du dos, rien au ventre).
  • 11h : après avoir rampé de mal au sol et constaté que c'était des douleurs toutes les 3', on part pour l'hôpital, j'en suis sûre, c'est la bonne. 
  • 11h15 : parking de l'hôpital bondé, on se gare hyper loin, je manque de tomber là tous les 10m. Une traversée de parking n'aura jamais été aussi laborieuse mais je ne voulais pas entrer dans l'hôpital sans mon homme. A l'entrée, les "inspecteurs rdv conditions covid" m'ont carrément accueillie avec une chaise roulante que j'ai décliné vu que je voulais foncer aux ascenseurs entre 2 contractions vu que la maternité est au 3ème étage. 
  • 11h30 : on m'emmène dans le service des accouchements directement pour me monitorer. Et là à nouveau, plus rien, plus de douleurs et rien d'anormal ne s'affiche, tout est normal. Je fonds en larmes en leur disant qu'ils ne peuvent pas me renvoyer chez moi ainsi, que ce n'est pas possible. La sage-femme (une géniale que j'avais eu en aquagym prénatale en plus !)  me demande si j'ai eu des pertes de sang et je réponds que non. Elle m'examine quand même. Et là, l'horreur (ou le bonheur), je baisse mon pantalon, j'étais totalement en sang (ç'avait dû arriver en chemin), 4 doigts, presque 5 -> champagne ! Ça voulait dire que j'avais droit à la péridurale direct cette histoire ! 
  • 12h : on m'emmène au bloc, ce n'est pas ma gynéco qui va m'accoucher parce qu'elle est chez l'orthondontiste avec ses gosses mais ça je ne l'ai su que plus tard car sur le coup on m'a dit qu'elle était au bloc dans son autre hosto. 
  • 12h30 : péridurale, je crois que c'est ce qui m'a fait le plus mal dans l'accouchement si on ne compte pas les contractions. L'anesthésiste a dû piquer au minimum 4 fois avant de réussir son coup, le tout entre deux contractions à chaque fois évidemment... L'horreur. 
  • 13h-15h : je nage en plein bonheur, plus aucune souffrance, on nous annonce que ça va durer longtemps alors mon chéri part se chercher un petit sandwich. Entre temps, on m'injecte de l'oxycodine pour stimuler un peu plus le travail. L'homme revient, mange à côté de moi et je recommence à sentir des douleurs alors que j'ai la péri. J'appelle donc pour qu'on m'augmente ma dose de bien-être mais on me dit qu'on ne peut plus... J'étais à 8 ou 9 doigts, on commence tout doucement à pousser madame mais la gynéco de garde n'est même pas encore là !! Entre-temps elle finit par arriver, ouf.
  • 16h00 : après 20 min de poussée (sur le côté), Emma est là !

C'est là, qu'il paraît que j'ai eu un accouchement ultra rapide, yeah !

S'il y a une chose que j'aimerais ne jamais oublier de cet accouchement, c'est cette sensation de la sentir sortir de moi. Une transition de l'imaginaire au réel. Quand on l'a posée sur moi, c'était naturel, comme si toute ma vie une pièce du puzzle était manquante et que d'un coup, tout redevenait normal. J'ai su que je n'avais jamais autant aimé que quand elle est née. Maintenant qu'elle est là, je sais ce qu'est vraiment l'amour, le vrai. 

Des yeux grands ouverts, tout noirs (un peu comme un démon dans Supernatural lol) et elle était si minuscule. Par contre, elle sentait très très mauvais et ça a duré deux jours (pauvre petite :D), c'est l'odeur du liquide amniotique. Après ces 2 jours, la puanteur a fait place au plus ennivrant des parfums. Bon sang, j'ai passé des heures, des jours, des semaines à la sniffer ! 

Sa naissance aura été une sacrée aventure, c'était génial en vrai. Douloureux mais génial. D'ailleurs, j'ai été déchirée et recousue, je n'ai rien senti (par contre les semaines qui ont suivi, j'ai eu très mal et ça n'a disparu qu'après la 6ème semaine).

Il n'y a pas de conclusion à ce texte car cette naissance n'est que le début de nos aventures parce que maintenant qu'elle est née, c'est juste des Aaaaah 😱 et des Waouuuw 😍 !

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